Les inconvénients d’une caméra DSLR

Une ergonomie mal adaptée

Soyons honnête, le nouvel appareil photo de Canon, le 5D Mark III, est ce qui se fait de mieux actuellement en qualité d’image. Mais l’appareil conserve l’un des principaux problèmes lié aux DSLR : son ergonomie. Et oui, le Mark III est un appareil photo. Il en a le look, et est donc mal adapté à la prise de vue vidéo. Si la prise en main se fait assez rapidement, le fait de ne pas avoir d’écran LCD amovible devient assez contraignant lorsqu’on tourne en condition du direct. Filmer au ras du sol ou en hauteur, sans pouvoir garder un œil sur l’écran LCD de l’appareil, est un vrai challenge.

Comment corriger le problème : il n’y a pas vraiment de solution, si ce n’est s’y habituer. Sinon, les DSLR de chez Sony de la gamme NEX-VG contournent, eux, le problème grâce à un look de caméscope.

Attention à la profondeur de champ et au bokeh non maitrisé

Le gros avantage d’un DSLR, c’est évidemment de pouvoir jouer avec la profondeur de champ et de pouvoir faire de superbes effets floutés. Cet avantage peut vite devenir un inconvénient en condition du direct. Plus on ouvre le diaphragme de l’appareil, et plus on accentue l’effet bokeh (flou d’arrière plan). Et vu le rendu assez esthétique, on aura tendance à user et abuser de cet effet. Sauf qu’une fois en mouvement, il est très difficile de conserver son point. En effet, si votre sujet se déplace de quelques centimètres, avec un diaphragme ouvert au maximum, votre sujet va inévitablement se retrouver dans la zone floue de l’image. A vouloir rendre trop esthétique une vidéo, vous risquez de la rendre inexploitable.

Comment corriger le problème : déjà, ne surtout pas penser à mettre la mise au point automatique. Les DSLR sont des appareils photos réflex. Ils font la mise au point automatique d’avant en arrière jusqu’à trouver le bon point. Cela peut prendre du temps, et l’opération se répètera au moindre mouvement. Optez plutôt pour un diaphragme moins ouvert. Si vous y perdrez en effet bokeh, vous y gagnerez en piqué (netteté de l’image) et éviterez que votre sujet passe du flou au net. Toujours chez Sony et sa gamme NEX-VG, il existe une option qui souligne les zones nettes grâce à un zebra de couleur. Cette option très pratique s’appelle « peaking » ou « intensification » en français. Elle est très pratique et limite très nettement les erreurs.

Le son, un véritable casse-tête

C’est, pour moi, LE véritable point noir des DSLR, l’absence de prise son digne de ce nom. Vous avez bien sûr une entrée Jack sur la plupart des DSLR, vous permettant de brancher un micro. Mais pas plus. Pas de prise XLR, pas des multiprises Jack, et des adaptateurs qui coutent extrêmement cher.

Comment corriger le problème : Cela fait plusieurs mois que je planche sur le sujet. A ce jour, il y a deux solutions qui me viennent à l’esprit : 1) mettre la main à la poche et investir lourdement dans un système d’enregistrement indépendant. C’est très cher, et ce n’est pas sans inconvénient, 2) travailler avec un système de micro comme le Rode VidéoMic.  Accessible, mais pas adapté à toutes les situations.

Un steadycam est indispensable

L’un des avantages d’un DSLR est son poids. Léger et maniable, il devient un inconvénient en cas de déplacement du caméraman. En effet, là où le poids d’une caméra broadcast va limiter les tremblements liés au déplacement du caméraman (marche ou course), le DSLR va transformer le plus rigide des caméramans en parkinsonien.

Comment corriger le problème : S’équiper d’un steadycam est donc indispensable. Cet outil est une sorte de balancier qui va corriger la très grande majorité des tremblements liés au déplacement. Vous pourrez même courir et filmer en même temps, l’image restera fluide. Attention toutefois, le réglage d’un steadycam est quelque chose de très minutieux et il faut apprendre à s’en servir.